Le 19 juin 1896, aux environs de dix heures et demie du soir, un milicien du nom d'Augustin DE RUYTTER rentre à la caserne Elisabeth, rue Montagne du Sion à Bruxelles en état d'ébriété. On lui signale qu'il sera porté au rapport par le sergent de service ce qui met DE RUYTTER dans une rage qui le pousse à se fournir d'un Mauser et de cartouches. Il fait feu sur ses camarades depuis une fenêtre mais n'atteint personne par miracle.
Deux agents de Police, B. TOLLER et BOISTAY se placent à l'entrée de la caserne pour écarter les curieux attirés par les tirs quand une balle traverse la porte, se divise en deux et atteint la poitrine de BOISTAY. Il cria "Aie, je suis touché". Malgré les soins qui lui seront fournis, il mourra le lendemain à une heure cinq du matin.
Il fallut l'action courageuse du sergent ROGGE pour désarmer le soldat après une heure et demie de fusillade.
Le Roi Albert Ier rendu visite à Mme BOISTAY et l'assassin fut conduit à la prison de Saint-Gilles.
Adolphe Jules Ghilain BOISTAY, né à Acoz le 23 mai 1862 avait 34 ans. Il avait justement servi au régiment des grenadiers comme sergent avant de rentrer à la police dix ans avant de se faire tuer. Il a été à la division de la rue du Poinçon avant d'être assigné à la rue de Ligne. Trois ans auparavant il devenait veuf avec trois jeunes enfants, une fille de douze ans et deux garçons de neuf et cinq ans. L'année précédente, il se mariait une seconde fois et eut un quatrième enfant d'à peine quelques mois. L'agent était décrit comme très dévoué au service.
BOISTAY reçu de magnifiques funérailles réunissant une foule énorme.
DE RUYTTER fut d'abord condamné à la peine de mort le 10 septembre 1896 avant d'être rejugé le 9 décembre 1896 et reconnu névropathe et épileptique ce qui le sauva, il fut condamné à 15 ans de travaux forcés.
Le sergent ROGGE, érigé en héros, visité par le Roi Albert Ier, continua sa carrière militaire comme sous-lieutenant puis lieutenant dans la Force publique congolaise mais s'y fera tuer en octobre 1898.
Le journal "L'Illustration Nationale" a illustré ce qui sera connu sous le nom de Drame de la Caserne des Grenadiers :
Légendé comme tel : "1. Le soldat DE RUYTTER tirant sur ses camarades de chambrée. - 2. L'agent de Police BOISTAY atteint d'une balle. - 3. Portrait de l'agent BOISTAY, mort pendant la nuit du 19 au 20 juin 1896. (D'après une photographie de M. NARCISSE, rue de l'empereur à Bruxelles.)"
- « Un drame effroyable à la caserne des grenadiers », Le Soir, 21 juin 1896, p.2 Consulter
- “Effroyable Drame à la caserne Sainte-Elisabeth”, 21/06/1898, La Reforme Consulter
- “UN DRAME EN 1896 À LA CASERNE DES GRENADIERS À BRUXELLES”, Cercle d’histoire de Bruxelles Consulter
- “Les condamnés à mort du royaume de Belgique (liste non exhaustive)”, laveuveguillotine.pagesperso-orange.fr Consulter
- “Effroyable Drame à la caserne Sainte-Elisabeth”, 21/06/1898, La Reforme Consulter
- “UN DRAME EN 1896 À LA CASERNE DES GRENADIERS À BRUXELLES”, Cercle d’histoire de Bruxelles Consulter
20/6/1896 à 34 ans
Criminelle
Agent
10 années de service
Police communale
Bruxelles (Division de la rue de Ligne)
Rue Montagne du Sion, Bruxelles (Bruxelles)