Agent de Police

Théodore DEKAN

25/6/1898 -  2/7/1934


Hubert DEBRIER


Son histoire

En juin 1934 cela fait un peu plus de trois ans que l'agent de police Théodore DEKAN, dit Théo, a rejoint les rangs de la police communale de Marchienne-au-Pont, section de la Docherie. En effet, il y travaille depuis le mois d'octobre 1930.

Le mardi 26 juin 1934 en soirée, alors que se déroule la ducasse du quartier de la Docherie à Marchienne-au-Pont, une rixe est signalée à la rue de Bayemont, à hauteur de la maison du Dr Adant. Là, Ferdinand HERSENS, un homme de 34 ans originaire de Bruges et vivant dans la région de Charleroi, se trouve sur place. Sous l'influence de la boisson, il cherche des noises aux passants, dont Alphonse VAN HOECKE, également originaire de la localité. Dans l'altercation, Ferdinand HERSENS sort une arme et tire en direction de VAN HOECKE. Celui-ci n'est pas touché et le tireur remet son arme en poche.

Entre-temps, un témoin de la scène se rend à la place Saint-Pierre (probable actuelle place Reine Astrid), où se trouve l'agent de police Théodore DEKAN, accompagné de son collègue l'agent FECKEN. En poste à l'occasion de la fête communale, ils sont prévenus de la situation et se rendent au carrefour formé par les rue Royale et rue Saint-Gustave, où la présence de l'auteur est signalée.
Sur place, ils localisent Ferdinand HERSENS, dont la main droite est en poche. Ils lui intiment l'ordre de mettre ses mains en évidence, en vain. Les policiers tentent alors de maîtriser l'individu, qui refuse toujours d'obtempérer et se débat. D'un coup de coude dans l'estomac, il renverse l'agent FECKEN au sol et en profite pour s'emparer de son arme. Il tire alors à bout portant sur l'agent Théodore DEKAN qui le maintient toujours. Touché à la cuisse, ce dernier doit lâcher prise. Dans la confusion, Ferdinand HERSENS parvient à s'enfuir par la rue Royale. Dans sa fuite, il braque l'agent FECKEN à hauteur de la tête, mais par chance son arme s'enraye.

Le type d'arme utilisé par le tireur,
un "Liberty", calibre 6.35mm (.25ACP)

Grièvement blessé, Théodore DEKAN est pris en charge médicalement et transporté à l'hôpital de Marchienne-au-Pont. Dans le même temps, l'ensemble des forces de police de la commune se mettent activement à la recherche du criminel. Il est rapidement localisé dans son habitation située au n°1 de la rue Chauw à Roc à Roux. Le dispositif cerne l'habitation et des négociations s'engagent avec le forcené, qui crie aux policiers: "Non. J'ai tué l'agent Théo. On ne m'aura pas vivant!". Il faut attendre 4 heures du matin, et l'insistance de son beau-frère, pour que Ferdinand HERSENS daigne jeter son arme par la fenêtre. Elle est chargée et six cartouches se trouvent dedans. Quelques instants plus tard, la porte d'entrée de l'habitation s'ouvre et Ferdinand HERSENS s'effondre sur le trottoir. Il déclare alors s'être empoisonné à l'arsenic. Pris en charge en milieu hospitalier, il meurt vers 9 heures du matin.



Le lundi 2 juillet 1934, malgré plusieurs opérations chirurgicales, l'Agent de Police Théodore DEKAN succombe à ses blessures. Une chapelle ardente est installée au poste de police de la Docherie, situé à la rue de Bayemont, où de nombreux policiers et gendarmes de la région.

Sortie du cercueil de l'agent DEKAN.


Le 5 juillet 1934, les funérailles du policier sont célébrées à Marchienne-au-Pont. Au moment de sortir le cercueil du bureau de police, le Bourgmestre de l'époque prononce un discours élogieux à l'égard de l'agent DEKAN, déclarant notamment:

Il a toujours accompli sa mission avec ponctualité, dévouement et droiture.
C'était un policier intègre, sociable, courageux, ferme et respectueux. Il avait compris l'importance de son rôle de protecteur des honnêtes gens.
Il fut un brave homme dans toute l'acceptation du mot.
Jeune encore, il avait une belle carrière devant lui.
Le destin ne l'a pas voulu. Une main meurtrière nous l'a ravi [...].
Mon cher Dekan, nous ne te verrons plus.
Ta vie exemplaire, ton courage admirable, tes bons et loyaux services ne seront pas oubliés, souvent nous les citerons en exemple.
Dors en paix.
Un important cortège se met ensuite en marche. De nombreuses délégations policières provenant de l'ensemble du pays, accompagnées de l'harmonie policière de Charleroi, sont présentes. Une foule importante suit.

L'importante délégation de la police communale de Charleroi


Sources :

- "Un forcené tire des coups de revolver sur un passant et sur deux agents de police à Marchienne-Docherie", Journal de Charleroi, 28/06/1934.
- "Un individu blesse grièvement un policier à Marchienne-Docherie puis va s'empoisonner chez lui", La Libre Belgique, 28/06/1934.
- "Toute la police belge et la population de Marchienne-au-Pont ont fait des funérailles grandioses à l'agent Théo Dekan, tué en service", Journal de Charleroi, 06/07/1934.
- "La police belge a fait d'émouvantes funérailles à l'agent Dekan de Marchienne", Gazette de Charleroi, 06/07/1934.

Sources des photos :

- "Un forcené tire des coups de revolver sur un passant et sur deux agents de police à Marchienne-Docherie", Journal de Charleroi, 28/06/1934.
- "Toute la police belge et la population de Marchienne-au-Pont ont fait des funérailles grandioses à l'agent Théo Dekan, tué en service", Journal de Charleroi, 06/07/1934.
- "La police belge a fait d'émouvantes funérailles à l'agent Dekan de Marchienne", Gazette de Charleroi, 06/07/1934.



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Photo :

Théodore DEKAN

Date du décès :

2/7/1934 à 36 ans

Cause du décès :

Meurtre

Grade :

Agent de Police

Corps d'appartenance :

Police communale
Section de Marchienne-Docherie
Marchienne-au-Pont

                       

Localisation :

Carrefour rue Royale et rue Saint-Gustave, Marchienne-au-Pont (Hainaut)

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